Je pleure. Les larmes coulent à flots. Je m’empresse de mettre mes lunettes de soleil sur mes yeux. J’ai un peu honte de pleurer autant devant les gens. Je suis sur le point de partir du Vieux-Loup-de-Mer à Rimouski et je suis envahie d’une émotion qui reflète bien les derniers jours.
Je suis remplie de gratitude. Je me sentais légère et si bien ici. L’air marin, les vents qui chatouillent mes narines et ébouriffent mes cheveux, les couchers de soleil toujours aussi saisissants, les gens, surtout les gens.
Lors de mon deuxième séjour à vie à Rimouski, je suis tout aussi troublée que la dernière fois *. Il y a quelqu’un qui va devoir m’expliquer ce qu’ils mettent dans leur eau car j’ai de la difficulté à exprimer en mot tout le bien-être que je ressens quand je me promène dans la région.
Cette fois, je suis là pour expérimenter la bouffe locale. Je veux et je désire cuisiner mon Saint-Laurent. Le sebaste, le flétan et le homard me font de l’oeil. J’allais donc sortir mon tablier de cuisine et me mettre à la tâche. Quand je dis tâche, on s’entends pour dire que c’est plutôt dans l’allégresse et la curiosité.
J’allais déambuler dans les commerces locaux, jaser avec les artisans (chose que j’aime au plus haut point) et popoter dans la cuisine de mon superbe chalet et dans celle du chef Frédérick Boucher au Jardin de Métis.
Je dois avouer que cette dernière expérience me rendait un peu nerveuse. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’échanger et de cuisiner auprès d’un chef aussi talentueux. Et de surcroit, apprendre au passage dans un environnement de partage et de bienveillance.
C’est que vois-tu ma fourchette, non seulement Frédérick est talentueux comme pas un, il est doux, gentil, drôle et pédagogue. Il transmet son savoir sans une once d’arrogance
Aussi nerveuse et intimidée j’étais à mon arrivée, aussi légère et comblée je fus en sortant de là. Toute son équipe était aux petits soins et je ne peux qu’en être reconnaissante.
Frédérick m’a gentiment appris quelques trucs et nous avons cuisiné ensemble de superbes morceaux de flétan pêchés dans la région, dans notre superbe Saint-Laurent. Lui allait le cuisiner en ceviche aux saveurs boréales et moi en pâtes à la crème. Le but ? Démontrer que la même pièce de poisson peut servir autant pour un repas chic du samedi soir que pour un souper sans prétention du mardi soir.
Je te dirais même que le ceviche de Frédérick, qui était, soit dit en passant, à se rouler par terre. Il pourrait être servi dans les plus beaux restaurants et est relativement facile à faire. C’est le genre de recette qui ne demande qu’un peu de préparation en aval et qui épatera sans aucun doute tes invités.
Quant à mon plat de pâtes, comme à mon habitude, c’est facile et rapide à réaliser sans trop se casser la tête. Dans les deux cas, nous avons utilisés de superbes produits locaux qui, rassure-toi, peuvent se trouver facilement un peu partout. Tu peux aussi sublimer ton expérience culinaire en faisant comme moi et en te rendant dans la région. Personnellement, la façon la plus optimale et la plus agréable de faire les choses.
Ça te permettra de visiter le coin, profitez de la magie de l’endroit tout en cuisinant dans ton chalet. Une expérience immersive qui ne te laissera pas indifférent.
Imagine-toi un instant marcher sur la grève au Bic ou à Pointe-au-Père. Imagine-toi respirer le grand air et profiter des lieux pour ensuite t’enfarger les pieds dans les poissonneries et épiceries fines de la région. Imagine-toi revenir au chalet revigoré par ta journée, t’installer au comptoir, verre de vin local à la main, pour cuisiner doucement, lentement, les produits que tu t’es procurés dans le courant de la journée.
Tu te poses ensuite devant le feu de foyer ou la terrasse selon la saison pour déguster le produit de ton labeur, tout en te laissant porter par le crépitement du feu, les joyeux chants des oiseaux ou le clapotis des vagues de la marée montante. Tout ça en regardant le feu prendre dans le ciel pendant que le soleil se couche tout doucement au loin. Ce ne serait pas ça la définition du bonheur ? Pour moi oui.
Je te partage donc avec bonheur cette recette de pâtes (bientôt celle du ceviche), en espérant que tu puisses avoir un peu du Bas-Saint-Laurent dans ton assiette pour que toi aussi, tu puisses voyager un peu en attendant de réserver ta prochain escapade.
* Tu peux lire sur ma première escapade ici !