C’est un matin doux au Bas-Saint-Laurent. Je regarde le Havre du Bic à l’horizon, le cœur léger en écoutant les crépitements du feu dans le poêle à bois allumé à la levée du corps. Je me convaincs de sortir du confort du divan pour aller me faire un deuxième café. C’est ok car de toute façon, j’adore le grincement des planches de bois du vieux plancher sous mes pieds. Ça me fait sourire.
Imagine-toi loger dans des maisons anciennes qui ont été sauvées, démontées pièce par pièce et reconstruites sur le terrain du Vieux loup de mer situé dans l’archipel du Bic. Chaque maison a son histoire, sa vie, son charme, son âme.
Le sourire aux lèvres, je me lève pour aller chercher mon bonheur caféiné. Allez hop une capsule dans la machine. Pendant que mon nectar matinal préféré coule, je reluque pour la 100e fois les objets anciens disposés ici et là dans la cuisine. Je fais aussi taire au passage ces pensées malsaines qui consistent à trouver de l’espace dans ma valise pour certains d’entre eux. Ces petits trésors dénichés par Jean-Luc Leblond, le copropriétaire des lieux, sont si charmants qu’ils en ont alléchants pour une blogueuse bouffe comme moi. Non, Nancy, non.
Je retourne m’asseoir sur le divan, tranquille, pendant que je regarde mon amie Manon façonner son pain. Elle a plus de jus que moi le matin, je te le garantis. Perso, je file lente, lente comme la nature qui tranquillement se transforme pour l’hiver. Je suis comme ça dans la vie, je me laisse facilement influencer par ce qui m’entoure. La nature, ça me calme. Je suis dans mon élément. Je suis paisible.
J’entends soudainement des bruits de pas sur le perron. Je le sais ce qui m’attend. Je me lève d’un bond. Il n’y a que ce genre de chose qui peut me faire sortir de ma contemplation. Tout comme ma comparse, je me jette sur la boîte à pain. Non, ce n’est pas une erreur, ce n’est pas une boîte aux lettres ici, mais une boîte à pain. C’est là que l’on vient déposer les victuailles pour notre petit déjeuner. C’est le paradis. Cent fois mieux que les Uber Eats de ce monde. Je te garantis ça.
Ce que l’on nous apporte ce matin, ce sont des produits d’ici, fraîchement cuisinés, et ce sans même sortir de son cocon de bonheur. Dans le sac brun qui nous attend, il y a de tout. Des confitures, du pain, du bonheur, de la chaleur. Tout ça choisit avec soin par Martin Gagnon (copropriétaire), ce gourmand curieux qui a tout un pif pour dénicher le meilleur du meilleur. Il va vous charmer à coup sur. Ça aussi c’est garanti.
Il suffit d’ailleurs d’un petit tour rapide à la boutique gourmande du Vieux loup de mer, Le Garde-manger, pour comprendre. Chaque objet, chaque produit gourmand, chaque vin, chaque repas est minutieusement choisi par lui. C’est le paradis de la gourmandise. D’ailleurs, si tu me connais bien ma fourchette, tu sais que j’ai encore rempli ma carte de crédit, car incapable de résister à tout ce qui se présentait devant moi.
Ici, on peut acheter des bourgots, des sucreries, des tartinades, des marinades, des cidres et des vins locaux qui feraient rougir les plus français les plus chauvins de la planète. On retrouve aussi des petits plats de chefs réputés de la région.
« Il n’y a qu’une place où l’on mange du Colombe Saint-Pierre l’hiver et c’est ici » lance Martin.
Impressionnée par ce que Martin venait de dire je me suis garrochée sur mon cellulaire pour le prendre en note. Je veux dire, soyons francs, ce n’est pas une phrase anodine lorsqu’on connaît la réputation de Mme Saint-Pierre.
C’est que dans les congélateurs de Martin, on y trouve des beaux petits plats sexy cuisinés par de grands chefs de la région, dont Colombe. Tout ça afin de permettre aux invités de vivre un séjour gourmand et reposant. Pas de casserole à récurer si on n’a pas envie de pototer. On se rend à la boutique pour faire le plein de victuaille et le tour est joué.
En chemin vers la boutique, il ne faut pas oublier de dire bonjour aux petites poules qui gloussent dans le poulailler et de prendre à la volée deux ou trois œufs pour le déjeuner. Oui, oui ! Elles sont là pour ça. Avouez que c’est magique.
La gastronomie au chalet
Et si, on a envie de plus de gourmandise (déjà difficile à battre), on réserve les services du chef à domicile Adrian Pastor (Projet Yaku). Cet ancien participant de la célèbre émission les Chefs, arrivera avec son attirail, son sourire et son savoir-faire dans votre chalet et vous prépara, à vous et vos convives une soirée que vous n’êtes pas près d’oublier. Croyez-moi sur parole.
J’en ai mangé des repas de chefs dans ma carrière. Je suis même parfois un peu sévère lors de mes découvertes culinaires et les petits plats d’Adrian, ce Rimouskois d’adoption, figurent parmi les plus mémorables de ma vie.
- Quand tu arrives à me surprendre avec des huîtres, tu as déjà droit aux éloges. Je veux dire, il a la “touch” pour pimper une huitre ! OUFFF !
- Quand tu me fais finir mon dessert (je n’ai pas la dent sucrée), tu as un petit je-ne-sais-quoi de plus que les autres.
- Quand tu me fais manger des oursins pour la première fois de ma vie et que je plonge ma cuillère dans ce drôle de petit fruit de mer piquant sans même me poser de question, tu mérites une médaille. OUI ! UNE MÉDAILLE !
En une seule bouchée, Adrian avait gagné toute ma confiance et mon admiration. TOUS ces plats, TOUS sans exception étaient fabuleux. Le tout était en plus savamment accompagné de vins et de cidres du Québec qui m’a honnêtement fait revoir ma position sur ces derniers. Jamais, je n’avais été ébloui à ce point. L’accord, c’est Martin et son sommelier qui l’a soigneusement choisi. Une réussite en tout point.
C’est une expérience à vivre mes amis. Une expérience qui m’a tellement marqué que la première pensée que j’ai eu en revenant à mon chalet à l’heure du dodo était de me faire une liste mentale des gens que j’aimerais amener avec moi lorsque je ferai ma prochaine visite au Vieux loup de mer. Parce qu’il n’y a aucun doute sur la chose, je reviendrai. Je suis en amour avec les lieux. Amour avec un grand A. Rien de moins.
Parce que non seulement on peut vivre une expérience hors pair en restant bien au chaud au chalet, mais on peut aussi aller se promener aux alentours et partir à la découverte des charmants et talentueux artisans du coin.
Le riche terroir du Bas-Saint-Laurent
Je vous conseille d’ailleurs très fortement d’aller faire un petit tour à la Distillerie du Saint-Laurent et de réserver une petite visite guidée avec Joel Pelletier, le cofondateur. Vous allez être épatés par la beauté des lieux et par les alcools qui y sont produits. Ils sont des pioniers au Québec en matière de micro-distillation et offre une gamme de produits alcoolisés fort intéressante. Vous y retrouverez du gin, du whisky et même un acerum.
Situé dans un édifice incroyable réalisé par le talentueux architecte Pierre Thibault, laissez-vous porter par les récits entourant la création de la distillerie. On peut même y apercevoir le premier alambic artisanal créé par Jean-François dans le fond d’un garage et y reconnaitre des objets du quotidien. Vous allez vite comprendre l’ingéniosité des propriétaires en regardant le curieux objet. Je ne vais quand même pas vous gacher la surprise en vous révélant les objets utilisés pour la confection de la dites chose. Une visite est de mise pour le savoir.
Puisque vous serez sur place, prenez un petit verre en terrasse en fin de journée pour assister à l’un des plus beaux couchers de soleil, cocktail à la main, Ce sera probablement le plus beau que vous n’aurez jamais vu de votre vie. Je ne vous mentirai pas, j’ai versé une larme. C’était magique !
Autour de la distillerie, il est aussi possible de visiter le site historique maritime de Pointe-au-Père et de grimper les 128 marches du 2e plus haut phare au Canada. Vous pouvez aussi visiter le sous-marin Onondaga. Les deux sont ouverts pendant la saison estivale seulement. Prenez aussi une petite marche sur la grève, respirez un grand coup et gorgez vos poumons d’air salin, juste ça, c’est merveilleux.
Une visite à la boutique de Chasse-Marée, entreprise qui produit des bourgots d’exception, s’impose aussi. J’ai eu un petit coup de cœur pour les bourgots à la bisque de homard. Chaud avec des croûtons sur le dessus c’est délicieux. Accompagnés de quelques produits locaux et d’un bon pain chaud, vous aurez tout entre les mains pour un festin digne de ce nom.
Aller marcher sur le terrain de la SEPAQ pour digérer et faire le plein de beau. Les paysages du BIC sont réputés pour être grandioses et ce n’est pas pour rien. Je n’ai vu qu’une infime partie du parc par manque de temps, mais il est clair que je devrai y retourner. C’est splendide et ressourçant.
Parlant de plein air, surveillez aussi la venue des ateliers de cueillette de La Cabottine. Cette activité de cueillette de thé des bois que j’ai faite en forêt m’a excitée comme un enfant à Noël. Il faut dire que la forêt dans laquelle on se promenait et qui appartient à la propriétaire était quand même assez féérique. On naviguait à travers les arbres, tablier de cueillette autour du cou, sécateur à la main tout en marchant sur un épais tapis de mousse qui nous donnait l’impression de fouler un nuage. MAGIE MAGIE.
Nadia Vaillancourt, naturaliste et passionnée de cueillette responsable, a développé une expertise en la matière et offre dans sa boutique de nombreux petits bijoux culinaires issus de sa cueillette. Des thés, des marinades, des gelées, des champignons sauvages séchés et encore plus. Ses produits sont disponibles sur sa boutique en ligne pour le plus grand plaisir de nos papilles. C’est local et responsable. Ça, on aime ça.
Une autre artisane du coin, Audrey de son petit nom, offre ses services pizzaiole mobile (Saison Deli). Vous pourriez déguster ses pizzas à l’endroit que vous voulez lors de votre visite (sous certaine condition, bien évidemment. Et … croyez-moi, ses pizzas sont exceptionnelles. Tout le monde était en pamoison. Elle utilise des produits locaux sur ses pizzas et sa maitrise du four à pizza est exceptionnelle. C’est mon estomac qui m’a dit d’arrêter de manger ses pizzas car mes papilles, elles, en redemandaient. Je serais partie avec un petit “take-out” si j’étais plus opportuniste ! Ha ha ha.
Il est à noter qu’elle collabore aussi avec la Distillerie Saint-Laurent et offre ses services sur place de façon périodique. Surveillez les annonces sur sa page Facebook et gâtez-vous.
Bref, tu comprendras ma fourchette qu’il était facile pour moi et mes comparses de s’émerveiller tous les jours devant la nature, la créativité et les produits locaux qu’on avait devant nous. La région est sublime et a une offre gourmande sans oublier l’incroyable expérience des chalets du Vieux loup de mer. Du gros bonheur en concentré. Si j’étais vous, je sauterais sur mon ordinateur et je réserverais sur-le-champ. Sans aucune hésitation.
Adresses à retenir :
