Cinq questions pour : Damien André maître chocolatier

Chroniques

J’ai rencontré Damien à la fin de 2024 lors d’un souper chez mon ami Tommy Dion ( Le Cuisinomane ). Je m’en rappelle encore  très clairement. Je suis arrivée dans l’appartement et je me suis lancée dans les bras de Myriam et Tommy que je n’avais pas vu depuis des lustres.

J’ai suivi avec mon élan d’amour en serrant fort dans mes bras Hind Kaddouri, un bout de femme incroyable que j’ai connue grâce à Edika, une entreprise montréalaise qui oeuvre dans l’art du café. C’est d’ailleurs Hind qui m’avait expliqué le fonctionnement de ma JURA (l’amour de ma vie).

Je me suis par la suite retrouvée face à face avec Damien que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Après un petit bonjour maladroit, je me suis permis de lui faire un calin. Pas question de le laisser en plan après avoir offert de si gros calins aux autres. C’est mal me connaitre. Il l’a accueilli avec générosité.

Au fil de la soirée, j’ai rapidement compris que Damien, homme généreux, talentueux et tout aussi calineux que moi allait devenir un ami précieux. Les conversations allaient rondement ce soir là et on s’est tous entendus pour dire que des soirées comme ça, on en prendrait plus souvent. Quand tout est naturel et facile, c’est plus que bonbon. On s’est tous régalé d’un bon repas en riant de bon coeur pendant des heures. Le tout s’est terminé sur une touche sucrée que je ne suis pas prête d’oublier.

C’est que voyez-vous, Damien avait apporté ces créations chocolatées afin de nous les faire découvrir.  Quelle chance ! Je me rappelle avec clarté d’avoir eu un petit frisson de bonheur lorsque j’ai croqué pour la première fois dans l’un de ses chocolats. À quel point ils étaient parfaits avec leurs coquilles minces et croquantes, leurs garnitures riches et onctueuses et leurs saveurs équilibrées. Ils ont tout ce qu’il faut pour créer des sensations hors de ce monde. Et ce, même pour une fille comme moi qui n’épouvre pas facilement des sentiments d’extase en mangeant du chocolat ou des desserts.

Non seulement Damien avait séduit mes papilles gustatives ce soir-là, il avait aussi réussi à percer mon coeur de par son authenticité, sa joie de vivre et sa gentillesse. Une amitié était née. Il faut savoir qu’au delà de son talent indéniable, l’humain derrière cette  chocolaterie est tout simplement incroyable. TOUTES les personnes à qui j’en ai parlées et qui se sont rendues dans sa boutique pop-up de Montréal m’ont dit être tombé sous le charme de ce trop adorable trentenaire. 

Comme si ce n’était pas assez, il faut que je vous spécifie que Damien met tout en place pour intégrer le plus de produits locaux possibles. Vous retrouverez donc des produits de Camellia Sinensis, Allo Simone et Bassan, pour ne nommer que ceux-ci, dans ces créations. En ces moments où  l’on tente de privilégier les produits d’ici, je crois que c’est important de le souligner.

Depuis notre rencontre en décembre dernier, Damien a sorti une multitude de nouveaux produits tous plus décadents les uns que les autres. J’ai d’ailleurs un penchant particulièrement fort pour ses truffes au caramel qui fondent dans la bouche comme neige au soleil. Du PUR BONHEUR. Il faut absolument que vous en achetiez. TROP délicieux.

En ce moment, il est aussi possible de faire l’acquisition de la boite thématique de la Saint-Valentin , cadeau extraordinaire à offrir à sa douce moitié.

Elle contient d’ailleurs un chocolat au citron inspiré de mes goûts que Damien a eu la gentillesse de créer pour l’occasion. Vous aurez donc un peu de moi dans cette sublime boite. Notez aussi que le design de la boite a été créé en collaboration avec Constantino de Mem’pas mal dont je vous ai parlés récemment dans ce billet (ICI). Deux beaux créatifs qui se rencontrent, ça ne peut faire que du spectaculaire. 

Je vous le dis mes fourchettes, allez faire un tour à la boutique de Damien, vous ne serez pas déçues.  Pour vous donner le goût d’aller à sa rencontre et de tomber sous son charme, prenez le temps de lire les réponses de ce dernier aux cinq questions que je lui ai posées. Son parcours est fascinant et on ne peut qu’être fasciner par le personnage. Sur ce, bonne lecture, mes petites fourchettes adorées.

Quand as-tu su que tu voulais devenir chocolatier ?

Je me souviens encore de mes débuts : j’ai commencé par la pâtisserie vers 5-6 ans. Ma mère faisait de son mieux pour nous préparer à manger la semaine, car elle était seule avec ma sœur et moi. Ce n’était pas tous les jours très savoureux et c’est ainsi que j’ai commencer a cuisiner et pâtisser. J’ai toujours ressenti une passion intense pour la cuisine en général. Souvent, le week-end, dès 6 ou 7 heures du matin, je me levais pour préparer un gâteau au yaourt auquel j’ajoutais de la confiture de framboise tout en regardant les dessins animés. J’en garde un souvenir fort.

Le chocolat est vraiment arrivé dans ma vie lors de mes voyages et de mon parcours en Belgique. J’ai eu comme une révélation autour de mes 21 ans : la découverte d’un savoir-faire aussi précis et scientifique m’a totalement fasciné. C’est là que j’ai su que ça n’était pas juste un hobby, mais bien un métier à part entière.

Quel est ton parcours professionnel ?

J’ai obtenu un baccalauréat en économie en France. À l’origine, j’étais passionné par les sciences politiques et je pensais vraiment m’orienter dans cette voie. Finalement, j’ai décidé de prendre une année de césure pour vivre à fond ma passion pour la pâtisserie. Déjà à 16 ans, j’avais participé à une émission de cuisine française, et j’étais impressionné par l’engouement que ça avait suscité.

J’ai rejoint les Compagnons du Devoir et du Tour de France, une école très spéciale, qui mélange artisanat et une forme de rigueur quasi militaire. C’est l’une des plus anciennes institutions en Europe, et elle forme des artisans reconnus pour leur excellence. J’ai eu la chance d’être apprenti auprès d’un Meilleur Ouvrier de France et Champion du monde de pâtisserie, Jean-Philippe Gay, dans une petite ville près de Lyon.

C’était censé ne durer qu’un an, mais j’ai tellement adoré que j’ai prolongé à deux ans, puis j’ai décidé de m’investir totalement dans ce métier. Mon maître est même devenu un guide spirituel pour moi, il a changé ma vie.

Après ça, je suis parti en Belgique (mon pays de cœur, clairement) pour travailler chez un fournisseur de la Cour royale de Belgique et finaliste du Championnat du monde de pâtisserie. La Belgique m’a bouleversé : j’avais l’impression d’y trouver une seconde patrie, avec une culture qui me correspondait à 100 %.

L’année suivante, je me suis envolé pour les États-Unis, où j’ai été chef pâtissier à l’âge de 21 ans, dans une pâtisserie française à Atlanta. De retour en France, je suis devenu formateur pour mon école à Marseille tout en étant chef chocolatier dans un traiteur historique de la ville, où j’ai lancé l’activité de chocolaterie.

Quand cette aventure s’est terminée, j’ai décidé de rentrer à Bruxelles et de m’y installer. J’y ai fait la connaissance d’une famille incroyable, qui m’a quasiment adopté. Mon expérience la plus folle a été de construire à partir de zéro un laboratoire dédié à la R&D sur le cacao pour une multinationale propriétaire de la célèbre marque de chocolat Godiva. C’était sans doute le projet le plus marquant de ma vie. Entouré d’ingénieurs et de scientifiques ultra pointus, j’ai approfondi mes connaissances sur le chocolat et j’ai voyagé partout en Europe pour découvrir de nouvelles tendances, tout en promouvant la culture du chocolat belge de Godiva. Mon surnom était “The Chocolate Whisperer” (celui qui murmure à l’oreille du chocolat) !

Qu’est-ce qui te rend le plus heureux dans ton travail ?

Quand j’ai commencé ce métier, j’adorais pouvoir goûter plein de choses différentes gratuitement ! C’était sincèrement ma première motivation !

Aujourd’hui, ce qui me rend le plus heureux, c’est de transmettre une émotion à travers mes créations. Rien ne me fait plus plaisir que d’entendre que mes chocolats ont touché quelqu’un, comme si, en tant qu’introverti, je pouvais faire un câlin aux gens sans même être avec eux.

Où trouves-tu ton inspiration pour tes créations ?

Je suis un grand fan de haute couture. Je puise énormément d’idées dans cet univers, souvent en avance sur son temps. Je pense notamment à la Belge et incroyable Ester Manas, ou à Olivier Rousteing de la maison Balmain.

Je suis aussi un vrai « globe-trotteur » gourmand : j’aime goûter, découvrir de nouvelles adresses et m’inspirer de chaque endroit pour proposer des créations qui me ressemblent.

Ton plus grand rêve pour le futur ?

Mon rêve ultime ? Continuer à être heureux, et à rendre mes amis, ma famille et mes clients heureux aussi. J’ai envie de m’émerveiller un peu plus chaque jour.

En fin de compte, je veux surtout trouver une forme de paix intérieure. J’imagine parfois ma vie comme dans l’esprit de Candide de Voltaire, « cultiver mon propre jardin ». J’aimerais finir mes jours à jardiner, à faire pousser mes légumes, à préparer de bons petits plats pour ceux que j’aime, en région. Peut-être avoir quelques abeilles, brasser ma propre bière et passer de longues soirées à discuter autour d’un feu. Finalement, le bonheur se trouve souvent dans ces choses simples et essentielles.

 

Infos pratiques pour vous rendre à la boutique de Damien

  • Adresse : 2675 Rue Notre-Dame, Montréal, QC
  • Dates : Tous les samedis
  • Horaires : de 10h à 17h
  • Accès : À seulement 2 minutes à pied du marché Atwater. La station de métro Lionel-Groulx est à environ 5 minutes de marche, et un stationnement est disponible sur la rue Notre-Dame.
Publié le 6 février 2025
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