Dans une autre vie, j’avais la crainte des chaudrons. On ne retrouvait qu’un seul bouquin de recettes dans la bibliothèque. Et à peu près toujours les mêmes trucs se retrouvaient dans nos assiettes : pâtes Lipton, spaghat-sauce-Catelli, pâté chinois. Rien de très compliqué. Seulement que du cheap -budget étudiant oblige.
En toute confidence, je pense que c’est Clodine qui m’a enlevé ma peur d’être poche devant les fourneaux. En fait, pas tant elle que son acolyte des premières heures, Ricardo. Me suis mise à acheter ses magazines et à tester des patentes. Des trucs easy-going tout le temps avec pas trop d’ingrédients compliqués (“Hein? Du piment d’Espelette? De kessé?”) et surtout pas trop d’étapes. Aussi, j’étais beaucoup plus tentée de faire des desserts que des repas équilibrés (faut dire que j’étais enceinte jusqu’aux yeux!).
Mais n’empêche que c’est comme ça, tranquillement, que j’ai appris à me faire confiance. Ma première recette nouvelle ère fut des pilons de poulet marinés aux herbes. L’homme de l’époque a adoré. Gonflée de fierté, j’ai essayé autre chose. Et autre chose.
Et vous connaissez la suite. Je me rappelle que souvent les étiquettes de soupe Campbell me permettaient de remplir mon bedon de d’autre chose que des nouilles Ramens. J’ai repensé à cette époque la semaine dernière quand je suis passée devant la section des soupes en boîtes à l’épicerie. J’ai eu envie de faire un petit bond en arrière. De revenir à ces moments où j’angoissais quand je lisais qu’il fallait mettre du pesto dans une recette (“Maman!! C’est quoi du pesto??”).