Le vendredi, il n’est pas rare que les enfants mangent des céréales pour souper.
Oui, ça arrive imaginez-vous donc que je mette une boîte de Cheerios sur la table avec une pinte de lait. Et ce, sans aucun remord.
Vous pouvez bien appeler la DPJ si vous voulez, mais je sais bien que la moitié des enfants du Québec a déjà mangé des céréales pour souper pis que l’autre moitié a mangé des crêpes-même-pas-de-sirop-d’érable.
Pis ce n’est pas très grave parce que les six autres fois qu’ils ont soupé ces rejetons-là, ben il y avait des légumes (verts svp), des grains entiers pis de la viande maigre dans leur assiette. Les sept autres fois où ils ont avalé un dîner, on pouvait compter jusqu’à quatre, comme dans quatre groupes alimentaires distincts. Pis les sept matins où ils se sont assis au comptoir lunch, ils ont mangé autre chose que des céréales pis que c’était bourré de protéines.
Faque si je calcule bien, sur 21 repas, si on en scrappe un, on a quand même une moyenne au bâton qui frise les 95 %. En tout cas, si j’avais rapporté un bulletin avec des 95 % à maison, je vous jure que j’aurais pu prétendre au titre de l’élève de l’année de bien des écoles. Alors, pourquoi se sentir mal avec une telle moyenne dans notre maison?
Bonne question.
Anyway. Les céréales le vendredi soir donc. Le souper réglé en un quart de tour. Moi, je ne mange pas de céréales. Je laisse ça aux kids. Pendant qu’ils avalent leurs Cheerios, devant la télé svp, j’avale un verre de vin avec mon amoureux et on se raconte nos vies. À 19 h 30, on lance les enfants dans leur lit pis on soupe pour vrai.
Encore là, pas de souper quatre étoiles. Je laisse à Michelin pis à son guide ou à Anne-Marie Withenshaw et son Guide Voir le soin d’attribuer des notes parfaites à des cuisiniers parfaits. Souvent on se fait des nachos. Ouep. De simple nachos. Des fois, on achète des sushis ou du fromage et du foie gras. Pis c’est bon. Bon dans yeule. Bon en sale. Bon surtout parce qu’on pends le temps, dans nos journées de fou, nos semaines de mongoles, parce qu’on prend le temps de se regarder le fond des yeux pendant qu’on se fout du reste. C’est surtout pour ça que c’est bon. Bon en sale.
L’autre fois, on s’est fait une fondue au fromage. Une vraie fondue au fromage qui goûte quelque chose. Un sac de tortillas, deux briques de fromage, du chorizo, une bière et voilà. Nous étions prêts à être ensemble. Juste ensemble.