Ottawa est une ville que j’aime particulièrement. Située à 2h15 de Montréal, elle est l’une de mes destinations préférées quand j’ai envie de décrocher de chez moi et de me balader seule ou entre amis. Lors de ma dernière escapade de type « sortez-moi de chez moi au plus vite », je suis allée me poser au magnifique hôtel Le Germain sur la rue Daly.
Situé stratégiquement à proximité d’une panoplie de lieux mythiques de la capitale canadienne, l’hôtel Le Germain est l’un de mes lieux de prédilection pour me ressourcer dans le confort le plus absolu.
Les chambres dont le décor est toujours ultra réfléchi, invitent au repos, au bien-être et au ressourcement. C’est exactement ce dont j’avais besoin pour fuir les boites de déménagement qui envahissent mon appartement. Vous savez, prendre l’air, s’évader et aller à la rencontre de soi et de l’autre, fait toujours un bien fou à l’âme. Un petit getaway de 24h qui m’a ressourcé à un point que je ne saurais nommer.
Il m’a suffi que d’un coup d’œil à ma chambre, située au 12e étage de l’établissement pour relâcher tous les muscles de mon corps. J’ai regardé le magnifique bain autoportant et il était déjà déterminé dans ma tête que j’y plongerais dans les minutes suivantes.
Je dois dire que c’est la seule chaine d’hôtel dans laquelle je me permets de prendre un bon bain chaud. Les produits de soin sont non seulement extraordinaires, mais Le Germain a ma confiance absolue en ce qui concerne la propreté des lieux. Je n’ai jamais eu un seul commentaire négatif à rapporter lors de mes nombreuses visites dans les ALT ou et les hôtels Le Germain.
Que ce soit les crèmes de qualité, le café Nespresso à même la chambre ou le sel de bain mis à notre disposition pour un moment de relaxation digne de ce nom, tout est toujours parfaitement pensé. Je me suis donc permis un bain très moussant d’après-midi en lisant un peu avec une bonne tasse d’espresso; un moment de détente incroyable à se permettre en plein milieu de la semaine quand on le peut.
Norca
Il est aussi impératif de profiter des restaurants sur les lieux. Pour avoir testé la cuisine des restaurants des hôtels de Toronto, Montréal, Québec et Saint John’s, laissez-moi vous dire que le Norca (qui veut dire NORthern cuisine et CAnadian ingredient) ne fait pas exception à la règle en ce qui concerne la qualité du menu.
J’avais tellement envie de le découvrir et d’enfin goûter la cuisine du chef James Bratsberg qui s’est récemment joint à la grande famille Germain. Il conduit d’ailleurs de main de maître la cuisine du Norca. Il faut dire que le parcours du chef est plus qu’impressionnant.
Il a entre autres travaillé comme chef exécutif au feu H4C de Montréal avant de se joindre au Bar Lupulus. Il a également été propriétaire et chef exécutif du MēNa, restaurant largement récompensé par l’industrie.
Une alliance évidente
Il va donc de soi que j’étais très excitée d’aller plonger ma fourchette dans les plats concoctés par le chef James . Quand on creuse un peu l’histoire de ce dernier, on voit pourquoi cette alliance avec Le Germain est naturelle. Lorsque j’ai entendu le chef me raconter que sa tante est l’une de ses plus grandes inspirations, car elle est, selon lui, une “home cook” et hôtesse extraordinaire, j’ai alors vite compris que le duo Norca et Bratsberg était destiné à un succès évident. C’est exactement la philosophie de la chaine hôtelière. Faire sentir tout le monde comme un membre de la famille et les accueillir de façon incroyable, chaque fois. Tout est toujours mis en place afin que le client se sente important et soit traité aux petits oignons.
Déjà en arrivant sur les lieux, j’ai été impressionné par le service hors pair et le professionnalisme des employés. Et que dire, de la beauté du restaurant. De jour la salle est plongée dans une lumière naturelle incroyable. La richesse des matériaux et la qualité du décor sont tout de suite mises en valeur. On s’y sent bien dès les premiers pas.
Le soir venu, c’est le côté plus intime, avec ses lumières tamisées qui énergise les lieux. J’irais même à dire que ce serait un fort joli endroit pour une soirée en tête à tête. Avec la vue imprenable sur les lumières de la ville et l’ambiance douce et feutrée du restaurant, ça ne peut être qu’invitant. On a envie de s’y poser longuement autour d’une bonne bouffe et d’un ou plusieurs cocktails merveilleusement exécutés par Vanessa Payer, head bartender du Norca.
Vanessa me racontait avoir eu envie de joindre l’équipe du Norca à la suite d’un séjour qu’elle s’était offerte lors de son anniversaire. L’accueil et le service exceptionnels qui font la réputation des lieux l’ont inspiré à postuler. Elle y travaille maintenant depuis 1 an et me disait qu’elle adore le fait qu’elle puisse laisser libre cours à sa créativité derrière le bar.
C’est le même son de cloche de la part du chef James qui me disait qu’il était grandement encouragé à développer ses idées. Ça lui permet d’évoluer et de ne pas être traité comme un robot en cuisine, ce qui, à mon avis personnel, est vraiment important pour les créatifs comme lui.
Un plat phare
Il m’a d’ailleurs servi l’une de ses créations phares : la mousse de pomme de terre. J’étais heureuse car je ne l’avais pas choisie lors de ma commande et j’aurais manqué quelque chose d’incroyable. Elle était décadente et j’en mangerais tous les jours si je le pouvais. La mousse de pomme de terre est servie sur un tartare de truite fumée jouant ainsi avec les contrastes chauds et froids . Dans la mousse l’on retrouve des petites boules de pommes de terre qui donnent une texture incroyable au plat. Je les ai appelées tendrement les petites perles de bonheur. Elles étaient cuites dans le beurre infusées au kombu (algue) et apportaient un plus à la mousse. MENOUM ! Je salive juste d’y penser.
Ajoutons à ça le caviar de truite pour encore plus de texture et c’est l’extase. Ce plat est d’ailleurs inspiré des origines norvégiennes du chef. Il me disait, à la blague, qu’il en était probablement à sa 15e-16e version et qu’il allait continuer à la modifier au gré de ses inspirations. Ce sera donc partie remise pour moi. Il est clair que j’y retournerai à l’automne prochain lorsqu’elle sera de nouveau au menu: la mousse est malheureusement retirée du menu au printemps.
Autres petits trésors du menu
J’ai aussi eu un gros coup de cœur pour le plat d’agneau. Un trio de viande vraiment exquis qui change selon les pièces travaillées le soir venu. Le chef m’expliquait que par respect pour l’animal, toutes les pièces étaient utilisées et optimisées dans les plats servis. Il en va donc de soi que le plat varie dans le temps, ce que je trouve extraordinaire puisqu’on découvre un « nouveau » plat à chaque visite. Que dire du ketchup aux pistaches et à l’aneth qui est servi pour accompagner l’agneau? Il apporte une profondeur et une originalité au plat qui n’est pas piqué des vers: que du bonheur en bouche. Malgré la portion très généreuse du plat, j’ai tout dévoré sans me faire prier.
Et ce n’est certes pas parce que j’avais le ventre vide. J’avais préalablement dégusté le plat de poulpe en entrée, qui d’ailleurs, ferait un plat exquis à offrir à quelqu’un qui éprouve un certain dédain à la vue des tentacules du poulpe. La façon dont le plat est monté et le poulpe coupé, il n’y a de la place que pour les « HUMMM » et les « MENOUM » de ce monde, rien d’autre.
La crème fraiche maison qui se marie d’ailleurs parfaitement avec le poulpe et le céleri-rave vous fera racler le plat jusqu’à la dernière bouchée. Délicieux, frais et gourmand. J’ai particulièrement adoré le vadouvan (aussi appelé curry français) qui amène le plat ailleurs. On est si habitué de manger de la pieuvre grillée entière sans trop de flafla. C’était rafraichissant de la déguster autrement avec un petit « kick » d’épices. Grande amatrice de curry que je suis, j’étais aux anges.
On termine sur une note sucrée
Moi qui ne suis pas trop dessert, j’ai englouti ce dernier avec une excitation rare. Le combo idéal de l’onctueuse ganache de chocolat accompagnée de son coulis d’argousier était pour moi, la finalité parfaite pour ce repas plus que gourmand. Ce dessert marie le côté sucré et acidulé à la perfection. L’argousier venait jouer son rôle en venant adoucir le chocolat et les petits grains de riz soufflé, qui me rappelaient un peu le popcorn au beurre, venait balancer le tout. Un vrai délice.
Avec tous ces plats qui m’ont été servis, je n’ai pas besoin de vous dire qu’au retour dans ma chambre, mon jeans devenu un peu trop serré au fil de la soirée a été vite remplacé par mon pantalon de pyjama. Je me suis par la suite laissé tomber comme une roche dans mon lit trop confortable, celui même qui fait la réputation du Le Germain. Une roche heureuse, il en va de soi. Signe évident d’une soirée bien gourmande et festive.
Prenez bien note de cette adresse lors de vos déplacements dans la grande capitale. C’est un arrêt à faire sans hésitation. D’ailleurs, je tiens à mentionner qu’au lendemain de votre arrêt gourmand au Norca, vous pouvez vous gâter au Jackson, ce trop charmant café coloré situé dans les entrailles de la Galerie d’art d’Ottawa (aussi dirigé par le chef Bratsberg).
Vous y retrouverez votre réconfortant café du matin que vous devez accompagner de l’une de leurs viennoiseries. J’ai personnellement pris celle au fromage et laissez-moi vous dire que ça goûtait le beurre (l’amour de ma vie). C’est d’ailleurs un endroit fort sympathique pour se poser pour travailler. J’y retournerai sans hésitation tant au Norca et qu’au Jackson lors de mes prochaines escapades à Ottawa ou entre deux rencontres de boulot. C’est définitivement des adresses à retenir. Il aussi bon de savoir que le stationnement est gratuit pour les gens qui mangent au Norca. Il suffit de le mentionner au valet qui s’occupera de votre voiture pendant que vous profitez de votre soirée. Un bonus très apprécié.