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Est-ce qu’on peut arrêter de se culpabiliser avec notre poids ?

Chroniques

Je vous le dis, je vis avec un surpoids depuis toujours. Petite, j’étais une grande sportive. J’aimais bouger. Je patinais tout l’hiver. Je jouais au tennis et je nageais l’été. Je rêvais d’être une nageuse synchronisée et une tenniswoman comme Martina Navrátilová. Clairement, ce n’est pas arrivé.

Deux obstacles se pointaient sur mon chemin pour aimer et continuer à faire du sport. D’un, je venais d’une famille monoparentale hyper pauvre. Ma mère n’avait pas du tout les moyens de m’équiper et de payer pour des cours. De deux, maman souffrait de problème évident d’anorexie. La nourriture était pour elle, le diable. Donc, dès qu’à l’adolescence j’ai cessé le sport et que j’ai pris quelques livres normales pendant la puberté, maman me martelait de commentaires, qui je suis certaine, dans sa tête ne se voulaient pas méchants.

Des trucs du genre « Nancy, ton bourrelet, c’est pas cute pantoute », « Nancy, pas grave ma cocotte si tu n’es pas un standard de beauté, tu es super intelligente », « Nancy, vraiment, ce chandail ? Ça ne t’avantage pas pantoute ». Ça l’air de rien, mais l’humain est fait ainsi qu’il se défend comme il le peut face à des attaques du genre. Il se protège. Moi, je me suis protégée en mangeant. BEAUCOUP !

J’ai ensuite perdu beaucoup de poids, dans ma jeune 20aine pour séduire la gente masculine qui à cette époque avait clairement des attirances évidentes pour les petites minces, ce que je n’étais pas ! Fallait que je fasse quelque chose, tsé ! Après du recul, ça vient avec l’âge, je trouve le tout un peu ridicule, mais bon ! Comme si ton poids déterminait ta valeur de séduction. N’importe quoi.

Comme si mon bonheur ne tenait qu’à ça

Bref, à cette époque « mince » de ma vie, j’ai rencontré mon mari (ex) et je filais le bonheur. Je suis tombée enceinte rapidement et j’ai enkilosé sur un moyen temps. Beaucoup même. Le poids, je l’ai gardé depuis, culpabilisant jour après jour pendant des années. C’est toujours resté un problème pour moi, car je suis une vraie gourmande et j’ai tendance à manger mes émotions. J’ai aussi remarqué, plus encore depuis que je suis retournée sur le marché du célibat, que le surplus de poids est toujours mal vu en 2019.

Parce que vous savez quoi ? La société est beaucoup plus apte à taper sur le clou et à te dire over and over que c’est de ta faute si tu es en surpoids. À te rappeler sans cesse que tu ne fittes pas dans le moule pis que tu es moche à cause de ça, ce qui est totalement faux. Plus facile de dire : «  débrouille », plutôt que de te donner la main et t’aider à être bien dans ta peau (en surpoids ou non). J’aimerais dire que les gars et les filles ont changé depuis 20 ans, mais non. Ils regardent encore d’abord et avant tout l’enveloppe pour se faire une idée de qui tu es. Et à l’ère du swipe à gauche, swipe à droite, on t’envoie valser dans la catégorie « non merci » assez rapidement jugeant que ton bourrelet, c’est tout ce que tu représentes et que tu es. Rien de plus, pas assez pour mériter leur attention, quoi. Bref, être rond/ronde, même à l’époque de l’acceptation du corps et de sa diversité, c’est encore vu comme un signe de faiblesse et de dégoût.

Pour être totalement transparente, je commençais aussi, pour dire vrai, à croire que ma valeur se mesurait à mon tour de taille alors que jamais dans cent ans je n’aurais vu ça chez l’autre. Moi, un gars ou une fille avec de la bedaine, je ne trouve pas ça dégueulasse comme certains s’amusent à dire. Ça ne m’empêche certainement pas d’apprendre à la connaitre ou à voir sa valeur. Je trouve même ça charmant moi un gars avec une tite bedaine.

Bref, je pensais quand même jusqu’à tout récemment que mon poids allait me nuire dans la vie et que peut-être, tout était de ma faute. Jusqu’à ce que j’assiste à un événement bien spécial en compagnie d’experts dans le domaine de l’obésité. Entourée de journalistes et de blogueurs, nous avons pu en apprendre plus sur le sujet et ma foi, je suis tombée à la renverse tellement on ne traite pas la chose sous le bon angle.

Médicalement parlant

Parce que l’obésité, c’est une maladie ! OUI, une maladie chronique les amis. Ce problème de santé devrait être traité comme toute autre maladie, ce que notre système ne préconise pas du tout en ce moment. On préfère tendre des ti papiers de prescriptions médicales pour rapiécer la chose à grands coups de pilules qui coûtent des frais incroyables pour la société plutôt que de miser sur un traitement global. Un traitement multidisciplinaire qui, à long terme, est tellement plus bénéfique pour l’humain qui présente cette problématique, mais aussi pour notre système de santé. Et ça, je l’ai compris en écoutant les brillants et fascinants spécialistes présents lors de cette présentation :

Dre Banafcheh Hejazi, médecin famille, professeure de résidence en médecine familiale à l’Université McGill. Médaillée de la prestigieuse médaille du jubilé de diamant de Sa Majesté la Reine Elizabeth II ainsi que réalisatrice de documentaires.

Dr Stephen Stotland psychologue clinicien et chercheur spécialisé en matière de psychologie du contrôle du poids, des troubles de l’alimentation et du traitement de l’obésité.

Dr Dominique Garrel, endocrinologue spécialisé dans les maladies métaboliques. Il a dirigé pendant 8 ans le département de nutrition de recherche de l’Université de Montréal et a formé plusieurs étudiants en études postdoctorales.

Isabelle Huot, nutritionniste chouchou du Québec, titulaire d’un doctorat en nutrition Université de Montréal PhD. Elle est auteure, entrepreneur hors pair et nous guide pour intégrer une alimentation saine et savoureuse grâce à ses nombreuses interventions à la télé, dans les médias papier ou sur internet. On l’aime gros comme l’univers.

 

On nous apprenait que l’obésité devrait être prise de front avec l’aide de plusieurs spécialistes (kinésiologue, nutritionniste, psychologue et médecin). Pourquoi ? Parce que souvent, j’en sais quelque chose, l’obésité cache souvent (pas tout le temps) des blessures, des problèmes bien cachés au fond de nous et parfois, des problèmes de santé autres qui jouent sur notre poids.

Chacun son corps

Comme chaque corps réagit différemment selon l’âge, les antécédents et le métabolisme de chacun, chaque individu devrait être pris en charge par le système s’il le désire afin de bien cerner le ou les problèmes afin de les traiter à la source au lieu de mettre un gros pansement sur le bobo en espérant que ça tienne la route. Ce qui, évidemment, ne tient jamais !

La Dre Banafcheh Hejazi, nous disait que, comme intervenante de première ligne, il était si difficile de faire des suivis pour ce genre de problématique très complexe puisque les médecins de famille sont déjà débordés et que bien souvent, c’est un spécialiste qui serait requis pour ce type d’intervention. Ce qui fait que parfois, une tite pilule pour le diabète arrive bien assez vite et coûte si cher au système par rapport à un traitement multidisciplinaire qui, aurait dû être fait dès le départ.

Malheureusement, seuls certains privilégiés ayant une large couverture d’assurances pourront se prévaloir de ce genre de services puisque seul le médecin est couvert par la carte soleil. Alors, qui peut prétendre pouvoir s’offrir les services des psychologues, nutritionnistes et kinésiologues à grands coups de billets verts sans en souffrir au bout du chemin? Même avec des assurances, on ne peut souvent même pas y avoir accès.

 Saviez-vous que 90 % des régimes d’assurances privées ne couvrent pas les traitements pour l’obésité ? Incroyable, mais vrai.

Pourtant, au Canada, l’on estime que le fardeau économique relié à l’obésité varie de 4,6 milliards de dollars à 7,1 milliards de dollars par année ! Alors que si nous reconnaissions l’obésité comme une maladie chronique, les gens pourraient être pris en charge plus et éviter ce genre de problème qui pèse lourd dans la balance pour ne pas faire de jeu de mots poche.

Saviez-vous que la perte de seulement 5 à 10 % du poids total peut améliorer la glycémie, la tension artérielle, baisser le niveau de cholestérol et aider dans certaines maladies comme l’arthrite, les reflux gastriques, l’apnée du sommeil et les problèmes de fertilité ?

5 à 10 %, c’est fou quand même ! Ce genre de suivi pourrait, j’en suis certaine, éviter de tomber dans les régimes yo-yo que l’on connaît tous et qui causent tant de dommages autant physiques que psychologiques.

Je vous le dis, cette conférence m’a tellement ouvert les yeux. Je me suis repositionnée sur le pourquoi du comment, je voulais perdre du poids. Pourquoi je le faisais et de quelle aide aurais-je besoin si jamais je décidais de changer quelque chose. Changer pour ma santé et rien d’autre. Pas pour plaire, pas pour être quelqu’un d’autre, mais pour être bien dans mon corps.  Je suis donc allée faire mes devoirs. J’ai lu et relu le superbe site https://controlyourappetite.ca/fr/ qui donne des trucs et des infos tellement pertinentes ! Ça m’a aidée à débuter un processus sain avec des gens compétents. Je suis fière de dire que ça fonctionne bien et que je me sens de mieux en mieux, que je m’accepte mieux avec ce que je suis.

On se choisit

J’ai envie de finir en disant, d’un, lorsque vous voulez perdre du poids, prenez le temps de vous demander pourquoi vous voulez le faire ! Est-ce pour plaire ? Est-ce pour la santé ? Pourquoi ai-je emmagasiné tant de poids ? Que se cache-t-il derrière tout ça ? Comment et qui devrais-je aller voir pour comprendre tout ça ?

J’ai envie de vous dire :  « aimez-vous ». Allez chercher l’aide nécessaire, au besoin et surtout, arrêtez de croire que l’obésité n’est qu’une question de paresse et de manque de volonté ! Arrêtez de croire que d’être en surpoids c’est arke ! Si la santé est au rendez-vous et que vous vous sentez bien « inside out », cessez de vous taper sur la tête.  Pis que si, vous doutez, que vous avez envie de parler, je suis à l’autre bout de l’écran pour vous lire et vous aidez à consulter les bons acteurs qui vous aideront à aller plus loin parce que JE vous comprends tellement ! En attendant, allez lire les infos sur le site https://controlyourappetite.ca/fr/ c’est vraiment intéressant ! Je vous incite aussi à aller suivre la belle et inspirante Cynthia Falardeau, présente lors de cette belle conférence qui est un modèle de courage ! Un gros coup de coeur pour moi !

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Publié le 25 février 2019

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