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Vancouver : le voyage qui m’a fait découvrir le voyage solo

Tourisme gourmand

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En début d’année de 2022, une amie, Jaime de je suis une maman, m’a donné un défi. Faire un moodboard. Un espèce de tableau oû tu prends le temps de mettre sur papier tes buts pour l’année. Je dois avouer l’avoir fait dernière minute pour ne pas briser ma promesse en exagérant un brin en me disant que si j’en faisais juste la moitié, ce serait bien.

J’ai mis ce moodboard  en arrière-plan de mon ordinateur. Et plus je le regardais, plus j’avais envie de mettre tout en place pour accomplir ce qui s’y trouvait. La première chose que j’ai faite a été d’acheter mon paddle board. La chose la moins impliquante puisqu’un coup de carte de crédit suffisait. C’est probablement la seule chose qui a été fait à ce sujet, l’achat je veux dire. Honte à moi.

La gastronomie des Îles-de-la-Madeleine Cinq Fourchettes

Je vais donc remettre le projet paddle board  sur le mood board l’an prochain. Genre, l’utiliser. Ne ris pas de moi, mais il est encore dans son emballage, car je ne pensais réellement pas avoir un été aussi intense. Pourtant, je l’avais manifesté. J’aurais dû y penser.

La deuxième chose a été de proposer un 2e livre à mon éditeur. Encore une fois, je ne pensais pas avoir une réponse positive aussi rapidement. Mon été a donc été occupé à temps plein par ce projet. Ce qui m’a un brin empêché d’aller faire du paddle avec mon amie Fanny. C’est un beau problème tu me diras.

Le reste du temps a servi à travailler sur le site et à mettre en action une autre demande à l’univers, voyager plus. J’ai commencé en réservant avec mes deux amies (Maude de Mc Globetrotteuse et Jennifer de Moi mes souliers) un voyage au Portugal. Elles avaient mis la main sur des billets d’avion à prix ridicule et je me suis permis de leur demander si je pouvais y aller avec elles.

La suite ? Mon premier voyage entre amis depuis des années. Un voyage d’agrément, sans demande, sans horaire, sans chichi. Le bonheur. Ce voyage a allumé une étincelle en moi.

J’ai donc réservé rapidement un autre voyage en juin avec mon amie Anne pour aller en Nouvelle-Écosse avant de tomber dans la production du livre. Après tout, je savais que je ne verrais pas le soleil bien souvent pendant la belle saison, aussi bien en profiter maintenant.

Ce 2e voyage m’a confirmé que j’étais là dans ma vie. J’ai travaillé toute ma vie. Donné tout ce que j’ai à mes enfants, ma famille et mes amis. Rarement, j’ai pensé à moi et je n’avais pas pris de vacances depuis des années. Je travaille habituellement 7 jours sur 7, toute l’année durant. Là, c’était à mon tour de me faire parler d’amour (ou de vacances).

J’étais déjà satisfaite du déroulement de l’année et je me disais que si ça arrêtait là, je serais zen avec la chose. Mais, je le répète, il y a quelque chose qui s’est passé en moi . Une envie incontrôlable de bouger, de vivre, de me promener s’est installée confortablement dans ma tête. Et je pouvais tout faire facilement si je focusais bien sur mes objectifs.

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La seule grosse difficulté qui vient avec cette envie, c’est la difficulté de trouver des amis libres en même temps que moi pour voyager. La famille et les amis ont peu de vacances et ont tous des conjoints et enfants avec qui ils voyagent déjà. Mes enfants ont des horaires d’école et de boulot difficiles ce qui rend le voyage avec eux quasiment impossible.

J’étais face à une décision. Je voyage seule ou j’attends. Voyager seule, je redoutais. Je suis une bibitte sociale et l’idée de me retrouver seule à visiter une ville, me semblait aussi sexy qu’une paire de bas dans des sandales.

 

À force d’en parler à des amies voyageuses, les pauvres, j’ai fini par  débouler ma peur et à prendre le risque de partir seule. Comme elles me l’ont répété souvent, je risque quoi ? Je me suis donc réservée une petite escapade à Vancouver. Une destination qui me semblait facile, accessible, sécuritaire. J’ai choisi d’y aller pour une escapade de courte durée par peur de m’emmerder . L’idée de me retrouver en petite boule dans le coin de ma chambre d’hôtel en pleurant me hantait.

La veille de mon départ, non, le matin du départ, je me disais : « Mais à quoi as-tu pensé ? Mais pourquoi tu as fait ça ? » . J’étais terrorisée. J’avais peur de me perdre, de manquer mon vol, de me faire annuler mon vol, de me faire attaquer, de perdre des choses (ça, c’est inévitable dans mon cas), de m’ennuyer. En fait, j’avais peur d’avoir peur.

Je suis consciente que ce n’est pas un « first world problem ». Je suis aussi consciente que ça peut sonner anodin pour plusieurs, mais bon. J’avais peur de voyager seule, comme femme, comme être humain. J’en avais même la nausée.

Ceci étant dit, j’y suis allée tout de même. Je n’allais pas perdre mon billet d’avion et mon dépôt sur ma chambre d’hôtel. Au pire ? Je resterais dans la chambre d’hôtel et je me commanderais de la bouffe en écoutant trop de Netflix. Au mieux ? J’aurais bien du plaisir et je découvrirais une force en moi, bien enfouie.

Il faut dire que j’avais quand même fait mes devoirs. J’avais regardé les moyens de transport sur place, les plans de la ville, les attractions, les restaurants et j’avais même réservé des trucs d’avance.

J’avais choisi un hôtel à proximité de tout et dans un quartier de la ville qui était, selon les dires, sécuritaire. Et, je suis partie.

J’aimerais te dire que mon premier souper en solo, attablée au bar (comme conseillé par plusieurs) a été un franc succès. Quoique le restaurant Hydra Estiatorio Mediterranean était quand même somptueux et délectable, je me sentais perdu face à moi-même. Et ce, malgré la gentillesse du barman surbooké qui faisait tout pour me rendre à l’aise.

Je me rappelle encore quand il m’a demandé si j’allais bien. J’ai dû répondre avec un faux sourire qui cachait une fille sur le point d’éclater en sanglots. Oui, éclater en sanglots. Je pense que c’était la première fois de ma vie que je mangeais un repas de luxe seule au restaurant. J’ai diner et déjeuner seule dans ma vie ailleurs que chez moi, mais un repas copieux et fancy le soir ? Jamais.

Comment allais-je faire ? Comment allais-je « survivre » à cette semaine en solo si un seul repas au restaurant en tête à tête avec moi-même me mettait dans tous mes états?

J’ai eu un moment de regret, de tristesse, de vide. Je suis allée me coucher ce soir-là en me disant, NOPE ce ne sera pas pour moi. Tu as fait un test Nancy et clairement, le voyage solo n’est pas pour toi.

Cependant, je me suis refusé de brimer mon plaisir pour le reste du voyage et je me suis relevée les manches. Je me suis réservé un tour à vélo électrique que je voulais faire seule au départ pour des raisons complètement idiotes .

J’avais peur de retarder le groupe avec ma shape de fille pas en forme. C’est le beau commis au comptoir qui m’a convaincu d’y aller en groupe et qui m’a convaincu de prendre un vélo régulier. Devine l’erreur que j’ai faite ?

Non, ce n’est pas l’activité en groupe puisque j’ai pu jaser avec des gens hyper intéressants. Le vélo régulier, lui, on en reparlera. 4-5 heures de vélo en pente à faire le tour de Stanley park en suivant de peine et misère le guide avec la sueur qui sortait de mes lobes d’oreilles. OUI OUI ! Cette escapade sportive a été mon défi ce jour-là. Pas la solitude, mais bien la faiblesse évidente de mes eschio jambiers.

À ma grande surprise, ce sont mes fesses endolories et mes cheveux en broussaille post Tour de France version fille pas en forme qui m’a ouvert les yeux. Non seulement je sous-estimais mes capacités physiques, mais aussi mes capacités sociales.

J’ai donc, ce soir-là oser aller visiter le restaurant proposé par mon amie Manon (La petite bette), géré par un de ses amis. 

À la dernière minute, l’ami en question m’a proposé de venir souper avec moi avec son conjoint. Ce fut une superbe soirée en compagnie de deux perles. Le Hello Nori est un endroit à visiter si vous allez à Vancouver. C’est tellement délectable. C’est en plus conçu de façon a ce que tout le monde soit assis autour de l’endroit où se prépare les sushis. Ce qui rend l’expérience hors du commun. La bouffe est d’ailleurs exquise. Vous ne regretterez pas votre choix.  Comme quoi quand on se laisse porter, la vie nous surprend toujours.

Je me suis alors décidé de me laisser tenter par une escapade en nature (Pont suspendu Capillo). C’est probablement celle que je redoutais le plus. Me retrouver seule à contempler les arbres, sans dire un mot, à personne. À entendre que le bruit de ma respiration, parfois sifflante à travers les sons que la nature m’offrirait. C’était clair que j’allais m’emmerder. Je le savais. Je le ressentais.

Pour une fille que l’on dit instinctive et connectée (mon amie Anne va rire en lisant ça), j’avais tout faux.

Je me suis me promener pendant des heures, avec le sourire aux lèvres prenant des grandes respirations d’air pur comme si chacune était la dernière. Avançant au rythme de mes envies, je me suis même surprise à siroter un café sous la cime des arbres, lentement, sans même regarder une seule fois mon cellulaire.

J’ai respiré à fond en écoutant le bruit des oiseaux et des frottements de feuilles. J’ai franchi des ponts suspendus et des plateformes qui me donnaient un peu le vertige sans pouvoir m’accrocher à un plus brave que moi. Je pense même m’être envoyé quelques encouragements à haute voix pour avancer encore et encore sur des ponts, ma foi, un peu épeurant.

Et lorsque l’ennui me prenait, j’offrais aux passants qui tentaient en vain de prendre des clichés d’eux, de les aider à prendre leur photo de groupe.

Tu sais, question de briser le silence l’espace d’une interaction avec des inconnus. J’attrapais au vol des petites parcelles de leur vie et au passage des histoires, parfois drôles et parfois touchantes. Une connexion, certes éphémère, mais qui était tout sauf banale. J’y ai trouvé mon équilibre.

Un équilibre entre le moi et le monde. Puis je repartais, heureuse et légère sur mon petit bout de chemin en gravant ces rencontres dans mon coeur. Des moments que je n’oublierai jamais.

Je ne suis pas la fille la plus aventureuse. Je suis par moment même très peureuse, mais à ce moment précis de ma vie, j’étais tout sauf une trouillarde puis ça, ça me rendait fière.

 

Le lendemain, je me suis réservé un food tour. J’ai jasé avec des gens de partout dans la monde. J’étais la seule en solo, mais qu’à cela ne tienne, je me suis fait des amis temporaires. On a rigolé, jasé, échangé pendant quelques heures autout de bouchées locales et d’histoires de la ville. Que du bonheur. 

J’ai même osé sortir le soir. J’ai aussi fait un tour de bateau et je suis allée visiter Granville Island, une petite île autour de la métropole. Super simple agréable à faire, surtout si tu aimes les artisans, les tours de bâteau et les marchés publiques.

Il ne suffit que de monter à bord des petits “taxi boat” et le tour est joué. On doit se booker une journée pour en profiter pleinement, surtout si on veut réserver une escapade sur l’eau. Je suis revenu à l’hôtel avec un petit lunch acheté sur place.

Ne manquez pas la boutique de beignes, le Lee’s Donuts, ils sont délectables. Mangez sur place sur l’une des nombreuses tables à pique-nique ou sur l’une des plages autour de Vancouver. Un plaisir simple et gourmand.

Puis si l’ennui te prends, malgré toutes ces activités, lâche un coup de fils à un(e) ami(e) pour faire descendre la pression. Simple comme tout.

 

C’était certes un voyage court et peu dépaysant aux yeux de plusieurs, mais qui m’a appris le dépassement de soi. MON dépassement de soi. Un voyage qui m’a prouvé que j’étais capable de tout si je laissais tomber mes peurs et les nombreuses petites voix dans ma tête. Un voyage qui m’a démontré que même dans la solitude nous sommes entourés de beaux, de grands, de mouvements et de vie. J’ai pleuré à quelques reprises pendant ce voyage parfois d’inconfort. J’ai déconstruit une peur, un malaise, un inconfort à la fois et j’avais trouvé une force que j’avais en moi qui, semblerait -il, j’étais la seule à ne pas voir.

 

 J’ai terminé mon voyage, assise sur une plage à contempler l’immensité de la mer pendant des heures, le cœur léger, à pleurer de fierté, de joie et de gratitude. Puis ça, c’est précieux. J’ai découvert que la solitude était finalement une belle chose par moment et qu’au lieu de la combattre, il fallait s’en faire une alliée.

C’est ce voyage  qui m’a poussé à faire plus d’escapade et de roadtrip  en solo. Cette série, je la commence maintenant, officiellement avec ce billet. J’espère que ça vous inspira à pousser vos limites et à oser. 

N’hésitez pas à m’écrire et à me raconter vos anectodes. J’ai hâte de vous entendre. 

Nancy 

Voici la liste des places à visiter que j’ai personnellement adorées :

Restaurants:

  • Hello Nori pour un menu de style japonais et une ambiance conviviale
  • Hydra Estiatorio Mediterranean  pour un repas grecque copieux dans un endroit branché
  • WaffleLand Cafe pour se poser autour d’une bonne gaufre dans un décor Pinterest dans Gastown
  • MeeT dans Gastown pour l’emplacement et leur sweet-chili cauliflower
  • Clough Club pour leur carte de cocktails de fou
  • Soft Peak ice cream pour une crème glacée lors d’une marche dans Gastown
  • Trees pour un incroyable gâteau au fromage et un bon café
  • Lee’s Donuts pour des beignes frais et originaux 
  • Steam Works pub  pour leur sélection de bières et la seule toilette pour femmes en duo que j’ai vue de ma vie (vous avez bien lu)

Activités :

  • Stanley Park pour ses arbres géants (Rain Forest), la nature luxuriante, arts des Premières Nations, les Totems et les points de vues exceptionnelles.
  • Steam Clock dans Gastown est l’une des dernières du genre au monde. Elle sonne un petit coup au quart d’heure et une chanson aux heures. Elle est splendide et vraiment fascinante à voir chanter.
  • Granville Island pour son marché et ses artisans ainsi que son point de vue sur la ville de Vancouver
  • Pont suspendu Capillo certains diront que c’est très touristique. J’ai personnellement adoré. Les divers ponts dans les arbres, autour des falaises et le grand pont suspendu vous donneront des sueurs froides.
  • Le Pavillon du Canada et le bord de l’eau pour une promenade agréable
  • Spinning chandelier une oeuvre d’arts particulière située en dessous d’un pont qui s’anime quelques fois par jour pour notre plus grand bonheur
  • La ville est agréable à marcher. Il y a de nombreux édifices à visiter, des nombreux musées et du street art à volonté

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Publié le 21 août 2023

2 réponses

  1. Bonjour Nancy,

    Je rêve d’aller dans cette région du canada = Vancouver et l’île de Vancouver m’ intéresse également (je voudrais voir les Orques dans leur milieu naturel).
    Mon problème, je suis seule, donc pas le choix je pars quand même, et ça reste agréable mais triste par moment .
    NON : mon PROBLÈME, je ne parle absolument pas ANGLAIS … avec un traducteur, pensez vous que cela soit possible ?
    Merci encore pour votre blog, c’est très sympa.
    Bonne journée
    Agnès

    1. Bonjour Agnès. Il sera possible avec le traducteur de se débrouiller. De plus, certaines personnes vont être capable de vous parler en français !

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