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Le jour où j’ai traumatisé mes enfants en remettant mon tablier de cuisinière !

Chroniques

Le jour où j’ai traumatisé mes enfants en remettant mon tablier de cuisinière ! / Cinq Fourchettes

Être parent c’est ardu. Disons-le franchement, parfois ça fait ch***. Vlà 2 ans, notre famille est passée par un moment très difficile côté financier. Notre monde s’est écroulé et nos habitudes de vie ont changé drastiquement. J’avais beau faire des entourloupettes dignes du meilleur contorsionniste financier du monde, je n’arrivais pas à faire plaisir à ces petits enfants pourris gâtés.

Dans la maison, y’avais jamais le bon pain. Selon eux, celui que j’achète est trop santé et trop brun ! On n’avait pas de Nutella comme chez Cédrick. Leurs lunchs étaient plates et dignes de ceux en milieu carcéral (selon des jeunes qui n’ont jamais vu une prison de près). Y’avait juste des fruits et légumes pis pas de croustille à se mettre sous la dent. Pis comble d’insulte, c’était ben plus cool chez le voisin parce qu’eux y mangeaient des pogos pis des pizzas pochettes à l’école alors qu’eux se tapaient un sandwich au jambon ! J’en avais tellement mon casque qu’un de ces soirs j’ai littéralement pété une coche au beau milieu de ma cuisine !

Le jour où j’ai traumatisé mes enfants en remettant mon tablier de cuisinière ! / Cinq Fourchettes

J’ai craqué

J’ai crié comme une cinglée.  J’ai garroché mon chaudron rempli d’un super potage nutritif dans le lavabo sous leurs yeux stupéfaits et gros comme des pamplemousses (autre affaire qu’ils n’aiment pas d’ailleurs). Ils avaient l’air  de chevreuil sur l’autoroute, surpris par un dix roues ! J’ai défait mon tablier et je l’ai déposé sur le comptoir de la cuisine en marmonnant des trucs incompréhensibles entrecoupé de sanglots! Bien oui, je fais ça moi pleurnicher quand je suis trop fâchée !

J’ai enfilé mon manteau et je suis allée prendre une marche. Bon, pour être totalement honnête, j’ai marché jusqu’au « dep » pour aller m’empiffrer de chocolat et de chips pour calmer ma rage. Oups ! #mangeusedémotions

Bref, je suis revenue à la maison, le bedon plein de calories et les nerfs calmés ! J’ai regardé mes trois jeunes et je leur ai dit : « OK gang ! Vous croyez que c’est si simple que ça ? Super ! Ben, montrez-moi ça ! Faites-moi mentir.  Démontrez-moi que je gère mal mon argent et que je devrais mieux faire mes courses ! » J’ai sorti ma carte de crédit et je leur ai donné leur part d’épicerie. Ils capotaient ! “WOW, 75 dollars! On est riche !” de les entendre s’exclamer ! Yeah Right !  Puis je leurs ai dit :

 « Faites votre épicerie, mangez ce que vous voulez. Moi, je ne touche à rien de la semaine. Cependant, deux règles : Vous ne touchez pas à ma bouffe et je ne lève pas le petit doigt. Je suis en grève parentale ! Débrouillez-vous ! J’en ai franchement assez de vos enfantillages. »

Oups !

Je croyais à tort que les flos se seraient excusés sur-le-champ et m’auraient supplié de revenir sur ma décision ! Nope ! Ils se sont installés sur l’ordinateur et ont entamé leur épicerie en ligne dans la joie et l’excitation. Hey boy ! Je me sentais poche ! J’ai dû réprimer l’envie de me rétracter. Je les entendais s’extasier devant les Froot Loops, les barres tendres à la guimauve et le Nutella que « maman pas fine» n’achetait plus ! Pis je m’imaginais recevoir un appel de l’école au courant de la semaine pour me dire que mes enfants étaient sur un buzz de sucre et qu’ils étaient incontrôlables. J’avais merdé !

Les jeunes remplissaient allègrement leur panier virtuel en disant, on va se faire des fajitas lundi, une lasagne mardi pis oh, on va pouvoir manger des Pops Tarts au déjeuner. YEAH ! Je comptais mentalement ce qu’ils décrivaient et je trouvais IMPOSSIBLE qu’ils puissent acheter tout ça avec les sous que j’avais alloués à la chose ! J’étais pris de remord et j’avais franchement peur qu’ils me donnent la raclée du siècle ! Tiens maman, dans les dents!

Pis là… LE MOMENT TANT ATTENDU

J’ai entendu la douce voix de la victoire maternelle ! Je vous jure, j’ai eu un sourire de satisfaction d’étamper dans la face pendant deux bonnes heures !

Je les entendais dire :

« Fudge, on a dépassé notre budget de 100 $ ! On va devoir enlever des trucs ! »

« Merdouille ! On n’a pas assez de sous pour des pommes pis un ananas. Va falloir choisir. »

« Ouin ! On pourrait faire du spag avec un pot de sauce puis manger la même chose le lendemain »

« Zut, va falloir retirer le fromage ! C’est donc bien cher ça ! »

« Ouin ben, je n’aime pas ça moi du blé soufflé comme céréales ! Mais ce sont les moins chers ! On va faire avec. »

 

Plus difficile que prévu

Deux heures, oui, oui, deux heures plus tard, ils avaient complété leurs listes avec l’affreuse sensation qu’ils allaient trouver la semaine longue sur un moyen temps ! Pas de Nutella, pas de pain blanc, pas de Froot Loops ! Ils ont opté pour des pâtes, des pâtes et attendez, des pâtes ! Pour ce qui est du blé soufflé ? Je vous jure qu’ils n’ont pas aimé la chose surtout en sachant qu’ils n’avaient pas le droit de toucher à MON sucre.

La face qu’ils avaient soir après soir en reluquant MON repas fait avec MON budget ! Je te jure qu’ils s’ennuyaient solide de leur brocoli ! J’ai tenu mon bout, non sans avoir le cœur déchiré en 1000 morceaux, mais ils m’avaient poussé à bout ! Ben non, on ne mangeait pas toujours du filet mignon pis parfois, on se tapait deux macaronis dans la semaine. Ben non, on n’avait pas de Nutella dans l’armoire tous les mois. Ben non ! C’est aussi ça la vie ! On n’a parfois pas les sous. D’autres fois, maman n’a juste pas le goût de cuisiner et surtout, elle n’a pas toujours le temps ! L’on doit faire avec ce que l’on a, point final ! De toute façon, avec tous les efforts que l’on y met, bien, il n’y a rien de plus choquant que de les entendre se plaindre comme s’ils vivaient dans une maison avec des parents sadiques et méchants !

Je ne regrette rien

Ce jour-là… Ce jour où j’ai rendu mon tablier , ça été le jour le plus salvateur de ma carrière de maman ! J’ai, par overdose d’égocentrisme infantile, donné une grande leçon de vie à mes p’tits ! La job de parent mon chou, c’est difficile ! Surtout quand il n’y a que du chignage ! Alors avant de chialer, rince-toi la bouche avec le bon jus d’orange qui trône dans le frigo juste pour toi et avale ton chialage au passage ! À toi parent d’ado à boutte… dis-toi que c’est normal d’en avoir son casque ! Puis s’il faut que tu déposes ton tablier et que tu fasses la grève pour que tes enfants comprennent tout ce que ça implique bien SO BE IT ! Je serai là pour te soutenir !

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Publié le 23 septembre 2017

4 réponses

  1. Bienvenue dans la VRAIE VIE les pits lolllllllllllllll. Tu as TRÈS BIEN FAIT! Après tout, tu n’es PAS leur servante! Qu’ils fassent leurs parts. On en à tous fait des corvées, pis ON EST PAS MORT! T’as un budget à respecter point.

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