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Initiation au merveilleux monde des biscuits sablés à l’érable

Nombre de portions:
24

Temps de préparation:

20 min

Temps de cuisson:

12 min

Temps de repos:

1 min
Degré de difficulté: Moyen
Congélation: Oui

Ingrédients

  • 345 g de farine (+ un peu pour saupoudrer)
  • 1 /2 c. à thé de sel
  • 230 g de beurre à température ambiante
  • 150 g de sucre
  • 65 ml de sirop d’érable
  • 1 jaune d’œuf
  • 1 œuf battu
  • Cassonade pour saupoudrer

Préparation

  1. Dans le bol d’un robot ou d’un batteur sur socle, mélangez le beurre et le sucre rapidement. Quand le mélange blanchit, ajoutez le sirop d’érable et le jaune d’œuf. Mélanger à vitesse moyenne.
  2. Mélangez la farine et le sel. Ajoutez peu à peu au mélange de beurre et de sucre tout en battant. Lorsque le mélange est devenu une grosse boule, l’envelopper dans du papier saran et mettre la préparation au frigo pour au moins une heure.
  3. Préchauffez le four à 350F.
  4. Farinez le plan de travail. Roulez la pâte en une couche d’environ 5 mm d’épaisseur et découpez des formes à l’aide d’emporte-pièce. Dorez le dessus en badigeonnant les biscuits d’un peu d’œuf battu. Ajoutez un peu de cassonade sur les biscuits.
  5. Cuisez les biscuits de 10 à 12 minutes jusqu’à ce que les bords soient dorés. Laissez refroidir sur une grille.

Elle n’a que deux ans et dix mois. Un total de 34 mois d’expérience de vie au compteur.  Et depuis ces quelque 1020 jours où elle respire de l’O2, jamais il ne lui est arrivé de faire des biscuits. Jamais n’a-t-elle mis la main à la pâte. Jamais elle n’a conjugué farine à sucre et œufs.

«  Ma belle, c’est aujourd’hui que l’on remédie à la situation. Il est temps que tu apprennes les rudiments de la cuisine. Tu dois savoir que toute bonne femme qui se respecte sait faire des biscuits. C’est aujourd’hui que je t’introduis au grand monde des sablés à l’érable », lui ai-je dit sans toute autre forme de préambule.

Assise sur le très haut tabouret du comptoir lunch, un privilège pour l’occasion, elle écoute mon discours d’un air très attentif. « Sam, tu sais, la cuisine te permet un monde de possibilités. Quand tu as un livre de cuisine dans les mains, tu peux voyager aux quatre coins du monde tout en restant dans ton 4 et demi. Tu peux goûter à des milliers de saveurs. Tu peux laisser libre cours à ton imagination. Quand tu cuisines, ton côté artiste côtoie ton habilité à appliquer des techniques. Tu sais, quand tu as une cuillère à bois dans les mains et que tu es au-dessus d’un chaudron, tu ne peux pas t’ennuyer ma belle. La vie ne sera jamais dull si tu prends ton pied à faire une omelette aux légumes ou un sabayon au champagne. »

Elle n’a pas bougé d’un iota. La poulette me regardait toujours et semblait se demander  où je voulais en venir. Me rappelant qu’elle n’avait que deux calendriers d’existence dans le sac à dos, j’ai abrégé mon discours à la nation. Nous avons attaqué notre besogne.

Je lui ai mis le bol du batteur sur socle entre les mains. « Ça, ma pitoune, c’est un bol magique. Quand tu mets des trucs dedans, ça se transforme en délices sucrés dans le temps de le dire!  Je te le dis. On va mettre de la farine, du sucre, du beurre, des œufs et pouf! On aura des biscuits! »

 

Je pense qu’elle était sceptique la puce. On peut la comprendre. On passe notre vie à nous faire croire toutes sortes de choses et, au final, elles ne sont pas si vraies. De la météo annoncée pour demain en passant par l’échinacée qui prévient les rhumes ou encore que la lutte n’est pas arrangée, rares sont les journées où on ne nous bourre pas de conneries. Pourquoi n’aurait-elle pas le droit de douter elle itou?

« Regarde bien mamzelle. On va commencer par mettre la farine dans le bol. La farine, c’est vraiment une poudre extraordinaire. C’est la farine qui fait les gâteaux au chocolat, les pains aux raisins, les muffins aux bleuets, les gaufres aux bananes, les crêpes au sirop d’érable et… les biscuits! », lui ai-je raconté.

J’ai mesuré la farine dans une petite tasse de pyrex. Lui ai donné l’ingrédient magique pour qu’elle transvide le tout dans le bol. C’était pesant pour sa petite menotte. Au passage, le quart de la tasse s’est retrouvé sur le comptoir. Elle a goûté à la poudre avec son petit index. « Ark! Dégueu! », a t-elle dit. C’est ça avoir des sœurs adolescentes. Ça fait des bébés de deux ans qui disent « dégueu » et « tu m’énerves ».  « Tu vas voir, ça va être bon. Fais confiance à maman », lui ai-je dit, rassurante.

Elle a répété l’expérience avec le sel et le sucre. « Hop! Dans le bol! » Quand il a été le temps de battre les œufs, j’ai eu peur à la catastrophe. Pourtant, elle a fait ça comme une championne. Comme si elle avait fait des omelettes et des meringues toute sa vie.

Ma chef d’un jour a versé le sirop d’érable à la préparation. S’est assuré qu’il n’en reste plus une goutte dans la tasse à mesurer. Elle trouvait ça ben bon d’ailleurs.

« Regarde bien Sam, le batteur va s’occuper de tout bien mélanger. Pendant ce temps, on va aller faire un pipi (réalité-de-maman-de-bébé-de-34 mois). »

Ensuite, j’ai roulé la pâte sur le comptoir. Je pense que ça été l’opération préférée de Sam. Pas tant parce qu’elle prenait plaisir à découper les biscuits à l’emporte-pièce, mais parce que ses petites mains ne perdaient pas une seconde pour chiper un bout de pâte qu’elle gobait dans le temps de le dire.

 

« Tu penses que ça goûte le ciel là, mais attends que les biscuits reviennent de leur voyage au soleil du four. Là, non seulement ça va goûter le ciel, ma puce, ça va goûter le paradis! »

Pendant qu’on attendait que la minuterie sonne, on s’est raconté nos vies. « Ariane est tombée. Elle a pleuré fort Ariane. Bobo au genou Ariane », qu’elle m’a raconté. « Qu’est-ce que tu penses du conflit en Syrie ma puce? Crois-tu que les pays qui soutiennent les groupes qui combattent le président syrien viendront à bout de Bachar Al-Assad?  », lui ai-je demandé.

Heureusement pour elle, la minuterie a sonné. Les sablés étaient prêts. « Non Sam, on ne peut pas manger encore nos biscuits. Il faut attendre un tout petit peu. »

Déçue, elle l’était pas à peu près. La moue qu’elle a faite! « Je veeeeuuuux un biscuiiiiit! », m’a-t-elle supplié. J’ai tenté de lui changer les idées en regardant le livre de recettes consacré à l’univers du biscuit avec elle, mais ça n’a pas marché. C’était comme remué un couteau dans la plaie. Ouch ! qu’elle semblait me dire avec ses yeux.
Les sablés étaient nettement moins brûlants. Ils pouvaient être ingurgités sans problème.« Ohhh! C’eeeest booooon! Core maman! Core! », m’a t-elle supplié. L’ai pas laissé longtemps sur sa faim. Un deuxième service elle a eu. Ce n’est pas deux sablés au sirop d’érable qui va la faire mourir.

C’est vrai que c’était bon dans « yeule ». Croquant à l’extérieur. Tendre à l’intérieur. Un délicat goût de beurre. Un savoureux parfum de sirop d’érable. Un biscuit parfait. Impeccable.

Ce fût probablement ma meilleure recette de biscuits à vie. Et pas nécessairement à cause du goût de mes sablés.

Publié le 5 mai 2013

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